Nemesis était en chasse. Lorsque vous avez un dieu en vous, le dieu des ténèbres qui plus est, vous vous devez d'assouvir la plupart des désirs dont celui-ci fait part. C'est une étape obligatoire si vous ne voulez pas être l'inquisiteur d'un massacre sans même l'avoir voulu. Et connaissant Nemesis, ce massacre pouvait être immédiat.
Il marchait vivement et sans un seul bruit à travers la forêt. Les lueurs du crépuscule transperçaient à peine les feuillages des hauts pins et des chênes puissant. Leurs feuilles prenant les tons des flammes, rouges, oranges, ocres, commençaient à s'éparpiller sur le sol et le vent de ce début d'automne les faisait voler à travers les pans de la longue cape noire de Nemesis. Les derniers rayons du soleil fit s'embraser le brasier de la forêt. Les étincelles orangées des derniers rayons anima les feuilles qui avaient l'air de prendre feu.
Et dans ce décor proche de la féerie, Nemesis traquait sa proie comme le plus habile des chasseurs et le plus dangereux des prédateurs. Il avait les yeux noirs, d'un noir si profond qu'il était difficile de le regarder dans les yeux sans perdre son âme. C'était le regard d'un assassin, d'un maître tueur. Pourtant Nemesis n'était pas avide de mort. Il avait soif de violence, de sang, de peur, de désespoir et de tout ce qu'il pouvait lire dans les yeux de sa victime lorsqu'il portait le coup final. Si jamais il le portait.
Il sentait le moindre mouvement autour de lui. Même le plus infime animal ne lui échappait pas. A cet instant il vit un renard sortir de son terrier. Presque invisible dans ce décor de feu auquel se mêlait son pelage roux, il fut surpris de voir fondre sur lui, une ombre noire au sourire carnassier. Un tentacules sombre le transperça et le tua instantanément. Son sang rouge sombre se répandit sur les feuilles. Une flaque qui sentait la mort et un peu la charogne. Nemesis s’agenouilla par terre et gouta au sang de l'animal. Un lueur de satisfaction s'était allumé quand il avait tué l'animal mais ce n'était pas suffisant pour le rassasier. Il avait besoin d'un vrai combat. Un combat dans lequel il pouvait être sûr de faire souffrir. Un combat dans lequel sa supériorité pouvait être mise à l'épreuve.
Il s'immobilisa, attentif. Une autre proie arrivait, plus vive, plus présente qu'un quelconque animal. Un humain.Il sourit à nouveau et observa la ciel. La nuit tombait. Parfait. Le vrai Nemesis essaya de raisonner le Dieu en lui rappelant qu'il était encore dans l'enceinte du Château. Il y avait des risques pour que ce soit un élève. Mais rien n'y fit. Nemesis avait prit un total contrôle sur le corps de son hôte.
Sujet: Chasse d'automne 
Dim 12 Aoû - 4:30
